Kuk Sool Won Québec

Bool Kyo Mu Sool
arts martiaux du temple bouddhiste

Dernière mise à jour ce vendredi 29 août 2008 à 17:37

Traditionnellement la religion bouddhiste optait pour les principes de non - violence et avait des règles strictes contre la prise de la vie de quelqu'un ou même d'un animal (conduisant à un régime strict de végétarisme parmi les moines Bouddhistes). Le rôle des temples bouddhiques coréens est unique dans les annales de l'histoire des arts martiaux. Non seulement ils aidèrent à la défense de la nation (une fonction qui était aussi observée, par instants, chez les moines Bouddhistes du Monastère Shaolin en Chine), mais, pendant certaines périodes de l'histoire coréenne, le gouvernement a sanctionné ces temples à porter des armes blanches et à former d'énormes armées de moines guerriers. Nulle part ailleurs en Asie n'eut été donné ce type de pouvoir et de responsabilité aux moines bouddhistes.

L'introduction du Bouddhisme en Corée commença initialement comme faisant partie de l'échange culturel entre les Coréens et leurs voisins chinois pendant la période des Trois Royaumes. La religion fut initialement introduite en Corée au Royaume Koguryo en 372 a.p. J.-C. par le moine bouddhique chinois, Sun Do. Le bouddhisme fut adopté cette même année, par le Roi Sosurim, comme la religion d'état et en même temps, ce roi forma l'Académie Nationale Confucéenne. De cette manière, il sentit que l'unité spirituelle du Royaume Koguryo pouvait se réaliser avec l'introduction du Bouddhisme, tandis que les fonctions de l'état et de l'ordre social seraient favorisé plutôt par l'influence des Confucéens.

En 384 ap. J.-C., le Bouddhisme fut introduit au royaume coréen de Paekche par le moine Indien Marananta et l'implantation du système de valeurs bouddhiste commença dans cet état. Le Bouddhisme a fini par s'introduire au Royaume de Silla (prononcer Shil-la) par le moine bouddhique Coréen Ado (qui avait auparavant entrepris l'étude du Bouddhisme en Chine, et qui était aussi connu sous le nom Muk Ho Ja, ou " moine noir"). Heureusement, le Bouddhisme ne fut pas aussitôt adopté par le peuple de Silla, comme c'était le cas en Paekche et en Koguryo. En 527 ap. J.-C. cependant, la foi bouddhiste commença à croître et prospérer à travers tout l'état de Silla lorsque le martyre du fonctionnaire de la cour Yi Cha Don de Silla, prophétisa qu'à sa mort, son sang coulerait "blanc comme lait" pour illustrer la vérité et la pureté du Bouddhisme. Plus tard, soit en 535 ap. J.-C., le Bouddhisme fut adopté par le Roi de Silla, Pobhung, en tant que la religion officielle d'état, fournissant ainsi un fondement idéologique pour l'unité et la solidarité d'un état coréen hautement centralisé.

Deux développements majeurs dans la pratique du Bouddhisme coréen expliquent la forme toute particulière des arts martiaux bouddhiques. Tout d'abord, les moines se préoccupaient de leur état de santé provoquée par une vie austère et de longues heures consacrées à la méditation sédentaire. Deuxièmement, les moines coréens devaient souvent voyager à travers la campagne loin de la protection du monastère, donc ils voulurent un système d'autodéfense afin d'être capables de se protéger adéquatement. Cela entraîna le développement du Bool Kyo Mu Sool (enseignements des arts martiaux bouddhistes) lequel suivait deux lignes intégrées mais distinctes : la culture d'un pouvoir interne, qui permettait d'utiliser ce pouvoir à des buts combatifs, et le développement des méthodes d'attaque et de défense.

Intégral à leur formation religieuse, ces moines Bouddhistes coréens passaient plusieurs heures chaque jour à s'asseoir ou s'agenouiller pour de longues périodes de méditation. Par conséquent, ceux-ci commencèrent à développer des problèmes assez sévères de digestion et de circulation. Afin de surmonter ces difficultés (qui avaient un effet troublant à leur pratique de méditation), les moines commencèrent à se concentrer à l'emploi d'exercices spécialisés conçus pour développer leur ki, ou pouvoir interne (une force innée du corps qui est liée de façon cruciale à l'air que nous respirons, et à la façon par laquelle cet air est traité). Cette pratique concentrée conduisit davantage aux développements ultérieurs et à certains raffinements de la spécialisation subséquente de techniques telles que Hyul Bup et Whal Bup.

Ce souci du développement et de l'utilisation du ki (qui se décrit comme une force de vie universelle, similaire au prana des Hindous, au pneuma des Grecs classiques, ou à celle que la science occidentale a appelé énergie bioplasmique) permit à ces premiers Bouddhistes coréens de dresser une harmonie entre Wae Gong (forces externes) et Nae Gong (forces internes). En combinaison, ces deux forces, travaillant ensemble, permettent l'expression beaucoup plus grande et plus efficace d'une force personnelle.

Suite à ces exercices, les moines furent capables de renforcer à la fois leurs muscles abdominaux et leurs organes internes et aussi, de développer un système cardio-vasculaire hautement efficace. Les mêmes méthodes de respiration, quoique distinctes de leurs associations religieuses, ont été conservés et existent encore aujourd'hui dans notre formation de Kuk Sool Won, fournissant à leurs étudiants les mêmes bénéfices qui étaient appréciés des moines.

Due à leur importance pour la santé et pour l'entraînement des arts martiaux, plusieurs types différents de respiration furent développés. Nae Gong, était une méthode par laquelle les modèles normaux de respiration étaient employés avec beaucoup d'attention portée au placement de la langue au palais, le calme relatif de la respiration elle-même et le placement de l'haleine au bas de l'abdomen. Owe Gong était une autre méthode de respiration et son emploi était contraire du modèle ci-dessus. Ahk Gong, nécessitait de son praticien à suivre un modèle de respiration par lequel il devait retenir son haleine pendant un certain temps. Certaines indications nous révèlent que ces méthodes de respiration étaient très répandues; plusieurs exemples de statues Bouddhistes célèbres avec lesquelles nous sommes familiers aujourd'hui, tel que le Bouddha Heureux et le Bouddha Au Repos, sont en fait, des représentations, des modèles de ces types particuliers de respiration, et sont reflétés dans les modèles de respiration aujourd'hui enseignées dans le Kuk Sool Won.

Comme déjà énoncé, une autre raison majeure pour le développement d'une méthode uniquement bouddhiste d'arts martiaux, étaient de permettre aux moines sans défense de pratiquer une méthode efficace et fiable de défense personnelle. Les moines bouddhistes devaient occasionnellement voyager à travers le district qui appartenait à un monastère individuel particulier, afin de visiter chaque famille de cette superficie, en tant que "moine mendiant". Ils offraient des prières de bonheur et de bonne fortune et recevait en récompense du riz, de l'orge et d'autres récoltes. Ces dons servaient afin de pourvoir au besoins du monastère, pour nourrir les moines résidants et aider le monastère dans son rôle d'agence d'aide, qui fournissait de la nourriture et d'autres services aux mendiants itinérants.

Cependant, comme on pouvait s'y attendre, lors de leurs voyages, les moines novices furent souvent la proie d'animaux sauvages, ou pire, de bandes de bandits et de brigands qui erraient dans la campagne à la recherche de voyageurs infortunés. Vu cette situation, il devint nécessaire que ces moines mendiants soient "armés" pour leur protection, par l'apprentissage d'une quelconque méthode d'autodéfense.

Bien que les armes blanches ou tranchantes furent rarement employées en combat par les moines bouddhistes (sauf en temps d'urgence nationale quand leurs habiletés d'arts martiales étaient employées à la défense du pays), les moines ont réussi à développer un système hautement raffiné d'arts martiaux et d'habilités aux armes, qui dépendaient des types d'arme d'impact tel que le Bong (perche), le Dan Bong (bâton court) et le Ji Peng Ee (canne de marche courbée). À partir des enseignements Bouddhistes de non-violence, plusieurs de ces méthodes de bâton furent conçues et employées à décourager ou contrôler un agresseur, plutôt que de tuer ou d'infliger une blessure permanente.

Les méthodes d'autodéfense à mains vides développées par ces moines bouddhistes étaient hautement efficaces et contenaient beaucoup de techniques basés sur les mouvements, ou les caractéristiques spéciales de certains animaux qui pouvaient être observés dans la nature. À l'opposé de certains styles chinois d'arts martiaux (tels que le système bien connus Shaolin qui fut développé par les Bouddhistes Shaolin en Chine) dans lequel les mouvements réels d'animaux furent imités et employés afin de créer des formes de combat, les arts martiaux coréens tentèrent de modeler des formes et des techniques basées plutôt sur l'esprit de l'animal ou les caractéristiques de combat et non que sur les mouvements réels de celui-ci. La raison pour cette différence : les Coréens croyaient que l'homme était supérieur aux bêtes, donc toute tentative d'imiter les mouvements exacts d'un animal était vu comme étant dégradante à l'homme.

Dans l'histoire des arts martiaux, les Bouddhistes coréen furent réellement unique car, pendant les périodes d'invasion ou urgence nationale, les énormes armées de moines guerriers féroces des monastères se battirent farouchement pour défendre les temples et expulser les armées envahissantes. Tandis que certains moines furent habiles dans les arts martiaux avant leur entrée au monastère, la majorité d'entre eux ont reçu leur formation au monastère bouddhiste et devinrent habiles dans les arts martiaux développés à l'intérieur du système du temple (cette condition se développa beaucoup plus tard au plus célèbre monastère Shaolin en Chine, et beaucoup d'artistes martiaux associés au Shaolin étaient, en fait, des soldats ou des rebelles en cachette). C'est à cause de ce nationalisme féroce chez les moines et leur esprit guerrier que le titre de Défenseurs de la Nation fut accordé aux moines bouddhistes coréens.

Les Arts Martiaux du Temple bouddhiste existaient non seulement de façon autonome, mais, comme nous le verrons plus tard, ils exerçaient une influence énorme sur le développement des Arts Martiaux de la Cour Royale. Ce fut un moine bouddhiste qui aida à trouver et former le Hwarang Coréen : un groupe de guerriers habiles et féroces, fils de souche noble et lié par un code élevé de conduite et d'éthique morale. Le groupe de guerriers, le plus célèbre dans l'histoire entière des arts martiaux Coréens, furent les précurseurs des bushi (ou des samouraï) au Japon. Les moines bouddhistes influençaient la formation des guerriers Paekche appelés Soo Sah. La formation fut aussi d'élite et de structure comme celles des Hwarang de Silla et plusieurs généraux Paekche célèbre ont gradué de leurs rangs. Le plus célèbre fut le Général Gae Baek, qui gagna plusieurs batailles contre le Hwarang de Silla.

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