Kuk Sool Won Québec

Koong Joon Mu Sool
arts martiaux de la Cour Royale Coréenne

Dernière mise à jour ce vendredi 29 août 2008 à 17:38

Au 1er siècle av. J.-C. trois royaumes puissants commencèrent à émerger et procédèrent alors au partage de la péninsule coréenne. De cet état d'affaires une nouvelle classe, le clan guerrier se dressa au sein d'une société étant déjà stratifiée. Vu la proximité de ces trois pays et la transposition constante des frontières (dans une tentative d'augmenter le pouvoir et le contrôle), un conflit s'ensuivit invariablement et un état de tension continuel existait. Qui plus est, la Corée dut aussi entretenir sa vigilance contre la possibilité d'invasion par ses voisins expansionniste, la Chine et le Japon (adversaires historiques qui convoitaient la nation coréenne relativement minuscule).

L'alliance entre ces trois Royaumes Coréens fluctuait alors que ces royaumes manœuvraient à s'aligner eux-mêmes pour un bénéfice maximum, deux contre le troisième, ou bien avec les armées de la Chine ou du Japon l'une contre l'autre. Pendant cette période d'agitation presque constante, un nombre historiquement important de systèmes d'arts martiaux commençaient à se développer dans ces trois royaumes coréens. C'est aussi pendant cette période, que survint beaucoup d'échange entre les arts martiaux indigène Coréen et ceux de la Chine et du Japon.

Chronologiquement, Silla fut le premier de ces royaumes à être fondé. Il provenait d'un Royaume beaucoup plus ancien appelé Saro (ou Soabol), qui s'est développé en tant que confédération à la partie sud-est de la péninsule coréenne. Des sources donnent la date de création du Royaume de Silla comme étant en 57 av. J.-C. Silla était non seulement le premier des trois Royaumes à voir le jour, mais il devint aussi le plus important. La Période d'Unification ultérieure de Silla se nomme dans l'histoire coréenne "l'âge d'or."

Il est important de noter que les guerriers du Royaume Silla, nommés Moo Sa (vu dans la section D'arts Martiaux Tribals ou de famille et ensuite le Hwarang), donnaient beaucoup plus de priorité à l'écriture et à l'instruction qu'à la pratique du maniement des armes et des arts martiaux. Ce fut cette classe de guerrier Silla qui prouva plus tard l'importance du développement d'une philosophie d'arts martiaux et d'un code d'éthique sur lesquels se modela ensuite le clan de samouraï Japonais. Cette affirmation se justifie du fait que le Japon (par le commerce et la diplomatie, ou par l'invasion et la guerre) eut un grand contact avec la nation coréenne et leur faisait preuve d'un grand respect.

Au cours de l'histoire japonaise, un noble se vanta souvent de son ancêtre Coréen. Tandis que le monde Occidental moderne estime que le samouraï Japonais étant le modèle du guerrier oriental, ce n'est qu'à la Période Kamakura (1185-1333 ap. J.-C.) que le bushido émergea comme un code écrit d'éthique du guerrier japonais, longtemps après l'établissement du Hwarang coréen (autour de 550 ap. J.-C.). Les premiers guerriers coréens souhaitaient un équilibre idéal entre les connaissances et l'action. Après l'acquisition d'un certain niveau de connaissance, le guerrier continuait à modeler sa vie sur les principes que réfléchissaient ces connaissances. C'est, aujourd'hui encore, d'une importance considérable dans la formation des étudiants sérieux en arts martiaux. À la lumière de cette croyance, on devrait voir ces guerriers de Silla comme des hommes de grande vertu. Ils démontraient une discipline de caractère, non seulement par l'adoption des idéaux élevés en tant qu'abstraction philosophique, mais en mettant en pratique ces croyances; ils les exploitaient pour former et tempérer leurs actions.

À bien des égards, ces guerriers coréens reflètent beaucoup d'aspects du Code de la Chevalerie des chevaliers Européens, qui nous est familier par la littérature romanesque des exploits et des aventures des Chevaliers de la Table Ronde dans les légendes du Roi Arthur. Certains parallèles se notent entre certaines légendes du jeune Roi Arthur et de ses chevaliers et celle des guerriers Silla. Pendant le règne du Roi Chinhung de Silla, de 540 à 576 ap. J.-C., le Royaume passa par une période de grande expansion à cause des guerres et des alliances. Il entra aussi dans une période de grandes hostilités; ses voisins, Paekche et Koguryo, formèrent une alliance forte contre leur puissant voisin. Cependant, pendant cette même période, une force de guerrier élite, créée sous le Roi Chinhung, prouva être un adversaire redoutable pour les plus grandes forces ennemies de Silla.

Cette force se composa de fils de roi, de gentilshommes et d'autres jeunes de stature physique et morale exceptionnelle. Elle fut créée non seulement pour constituer une force terrible de guerriers hautement formés, mais aussi pour entraîner les futurs dirigeants militaires et politiques du Royaume. Cette institution connue ultérieurement sous le nom de Hwarang Do, phrase grossièrement traduite par "organisation de la jeunesse fleurissante". Le mot Do a été mal traduit de manière générale en tant que " voie" comme il est employé dans les arts martiaux japonais, mais le caractère oriental réel d'où vient ce mot veut dire "groupe" ou "cercle" caractère totalement différent de celui pour "voie". À l'origine, le Hwarang Do fut conçu en tant qu'institution pour entretenir les arts martiaux et le savoir, il ne désignait pas un art martial en particulier.

Afin de former correctement ces jeunes guerriers, le Roi Chinhung demanda l'assistance d'un moine Bouddhiste sage et vénéré nommé Won Kwang Bopsa (d'où la collaboration étroite mentionnée auparavant entre le système bouddhiste et le système d'arts martiaux de la Cour Royale). Won Kwang Bopsa avait développé personnellement sa propre forme détaillée d'arts martiaux et en était le maître. C'était aussi un savant extrêmement bien informé sur le canon bouddhiste et les classiques confucéens. C'était donc le candidat parfait pour passer à ces étudiants guerriers les mystères des arts martiaux, le soutien spirituel d'une foi bouddhiste rigoureuse et une fondation ferme dans l'éthique du Confucianisme, fondement de la société de Silla. Notons à part que l'adoption du Bouddhisme comme religion d'état par chacun de ces trois royaumes coréens, incluant celui du Silla, fut important et aida à fleurir une forte culture des arts martiaux.

Certaines philosophies d'art martial comme la non-violence et de la force mesurée continuent à influencer les arts martiaux même aujourd'hui, mille ans plus tard. Dans les montagnes, à l'école du temple de Won Kwang Bopsa, ces jeunes guerriers Silla s'entraînèrent implacablement, les uns contre les autres et contre les éléments naturels du rude paysage coréen. En même temps, ils voyageaient à travers les terrains montagneux pour se familiariser avec leur géographie. La formation de ces guerriers Hwarang était souvent intense. Cependant, selon la pratique, ces guerriers conduisaient les forces de combat du Roi et lui vouaient une loyauté personnelle.

Munis d'un niveau extrêmement haut d'expertise dans les méthodes armées et non armées d'attaque et de défense, les guerriers Hwarang devinrent tellement habiles que, s'ils perdaient leurs armes ou si celles-ci se cassaient dans la confusion de la bataille, ils continuaient à lutter si farouchement avec leurs mains et leurs pieds, et pouvaient même mourir sans penser à se retirer. Lors de leur formation, les jeunes guerriers ont fini par devenir experts dans les domaines d'étude tel que le tir à l'arc, le maniement de l'épée, le tir à l'arc à dos de cheval (qui, combiné avec l'emploi des arcs courts, mais puissants, leur permettaient de maintenir un assaut, et ce, même s'ils devaient avancer dans les rangs de leurs ennemis), les méthodes de coup de pieds, les méthodes de coups avec les mains, les techniques de projection et de saisie, la chasse et la natation. Bi Kak Sool était un art spécialisé de coups pratiqué par les guerriers Hwarang (une technique favorisée traditionnellement par les coréens).

En Bi Kak Sool, ses pratiques se divisaient en trois catégories séparées et très distinctes selon la compétence : l'étudiant moyen donnait des coups aux jambes de l'adversaire, l'étudiant avancé donnait des coups aux épaules de l'adversaire et l'étudiant expert donnait des coups sur le sang too de son adversaire (une certaine coiffure, portée sur le sommet de la tête, qui était à la mode). Cette combinaison d'entraînement permettait aux Hwarang de devenir des guerriers bien formés, hautement efficaces, dont l'habileté personnelle atteignait des niveaux extrêmes de compétence, faisant ainsi d'eux une force de combat les plus respecter et les plus à craindre dans l'histoire de l'Asie. Cependant, leurs techniques ne se limitaient pas au champ de bataille.

En plus de ces cours d'arts martiaux extrêmement exhaustifs et complexes, le Hwarang reçue une formation supplémentaire sur les affaires de l'état, la théorie politique, ainsi qu'une formation en arts et lettres. Bien qu'il n'était ni possible ni approprié pour ces élèves guerriers d'adhérer à tous les aspects stricts du code de conduite moral bouddhiste (à titre d'exemple, l'injonction Bouddhiste contre la prise d'une vie, n'aurait pas été approprié en bataille), le moine Won Kwang Bopsa arriva à inspirer dans le Hwarang une adhésion intransigeante à une philosophie qui était conçue pour refléter les idéaux les plus hauts ainsi que les plus grandes vertus.

C'est de Won Kwang Bopsa que le Hwarang reçu son code d'éthique connu sous le nom de Hwarang Do Sesok O-Gye, ou les Cinq Commandements du Hwarang Do. Ces cinq principes simples, mais profonds, servirent de fondation des principes moraux et d'éthiques sur lesquels ces jeunes gentilshommes durent modeler chacune de leur action et s'en servir comme fondation de leurs propres vies. Ces principes sont importants dans le Kuk Sool Won aujourd'hui.

Hwarang Do Sesok O-Gye

1) Il : Sa Kun Ee Chung (Loyauté à son pays)
2) Ee : Sa Chin Ee Hyo (Honore et respecte tes parents)
3) Sahm : Kyo U Ee Shin (Confiance et sincérité en amitié)
4) Sah : Im Jun Moo Teh (Courage de ne jamais reculer face à l'ennemi)
5) Oh : Sal Sang U Tak (Justice : ne jamais prendre une vie sans cause)

Les bacheliers du HwarangDo devinrent les dirigeants militaires, les généraux, la véritable épine dorsale des forces militaires de Silla. Formé également pour la guerre et pour les affaires d'état, le Hwarang devint un corps élite de fonctionnaires publics, ministres d'état et généraux militaires. Ils furent connus à travers l'Asie pour leur habileté dans la bataille, ainsi que pour leur courage et leur esprit indomptable.

Les récits des guerriers du Hwarang Coréen ont été transmis pendant des centaines d'années en tant que thème central du folklore coréen. Le courage et les exploits de cette élite de combat ont été reconnus comme des exemples de haut niveau d'accomplissement et de conduite personnelle, lesquels tout le monde (mais surtout les étudiants d'arts martiaux coréens) devrait viser.

Prenons une des histoires les plus célèbres et peut-être la plus illustre de l'esprit du guerrier Hwarang, celle du jeune guerrier, Kwan Chang. Le fils du général P'u Mil de Silla, Kwang Chang, fut lui-même général de l'armée de Silla à l'âge de seize ans. Capturé pendant une bataille contre les armées de Paekche, Kwan Chang, à cause de son haut rang et de l'importance de sa capture, fut amené en tant que prisonnier devant le commandant des forces de Paekche. Quand ses ravisseurs enlevèrent le casque de bataille de Kwan Chang, le général Paekche fut aussitôt surpris par le jeune âge du commandant de Silla. Ayant un fils du même âge, le coeur du général fut adouci par la jeunesse du guerrier et il décida de ne pas le mettre à mort mais plutôt, de le renvoyer dans ses propres rangs. À son retour de captivité, Kwan Chang se présenta aussitôt devant son père et demanda la permission de retourner au champ de bataille à titre de chefs de ses propres hommes.

Pendant une longue journée de bataille, Kwan Chang fut encore une fois capturé par les forces Paekche. Désarmé, et sans autre arme que ses mains et pieds, Kwan Chang parvint à tuer le second commandant à la tête de Paekche. Une fois de plus Kwan Chang fut capturé, le commandant dit alors, "je vous ai laissé la vie sauve une fois à cause de votre jeune âge, mais maintenant vous êtes revenus pour prendre la vie de mon meilleur commandant sur le terrain." Le général Paekche exécuta le jeune homme. Alors, il attacha sa tête coupée au pommeau de sa selle, et retourna le cheval de Kwan Chang dans les rangs de Silla.

Le Général P'u Mil, après avoir vu la tête coupée de son fils essuya le sang avec la manche de sa veste et déclara pour que tout le monde l'entende, "Le visage de mon fils est comme il était de son vivant. Il a pu mourir pour servir son Roi. Il n'y a rien à regretter." Le général retourna sur le champ de bataille et vaincu éventuellement les armées Paekche.

Cette histoire servit à illustrer certaines vertus associées au guerrier Hwarang : le courage et la persévérance face à l'adversité, la loyauté absolue envers son pays et son roi, la piété filiale et le haut niveau de développement d'habileté personnelle dans les arts martiaux. Les histoires et légendes du Hwarang se gardèrent à travers l'histoire par les Coréens sous plusieurs formes : danse, poésie et littérature. Ces exemples de courage et de bravoure servirent aussi d'inspiration aux générations de coréens qui suivirent. À titre d'exemple à suivre, le modèle du guerrier Hwarang est grandement considéré encore aujourd'hui dans les arts martiaux coréens.

Koguryo fut le deuxième Royaume de la Période Des Trois Royaumes dans l'histoire coréenne. Il fut fondé en 37 av. J.-C., et selon Eckert, se développa dans un contexte de conflit continuel avec son voisin, la Chine. Par conséquent, le besoin d'une élite de guerrier persista dans le royaume de Koguryo. Les archives indiquent que mêmes pendant les périodes de paix cette élite de guerriers se consacrèrent entièrement aux arts martiaux afin de développer et entretenir un haut niveau d'habileté.

Les guerriers du Royaume de Koguryo étaient connus sous le nom de Sun In, qui se traduits par "personne vertueuse." Le Sun In jouissait d'une grande estime du peuple de Koguryo, témoignés par le fait qu'ils appartenaient à la plus haute classe sociale. Même lorsqu'il n'y avait pas de conflit et qu'on ne faisait pas appel aux habiletés militaires et aux arts martiaux des Sun In pour défendre la nation, les guerriers n'eurent à exécuter aucune autre fonction à part l'entraînement et le perfectionnement des habiletés. Chaque Sun In portait à sa taille cinq couteaux courts, ainsi qu'une pierre pour les aiguiser, et on s'attendait que chacun soit un expert dans leur emploi.

De même que les guerriers Hwarang de Silla, l'instruction d'un Sun In devait dépasser les méthodes et techniques de combat de guerre. Tandis que le Sun In étudiait le tir à l'arc, le combat d'épée, l'équitation, la chasse et la pêche, la nage, le combat dans l'eau, le combat sans arme et l'art de jeter de façon exacte et efficace les couteaux qu'il portait (une technique connu sous le nom de Too Gum Sool), chaque guerrier recevait aussi une instruction relativement extensive en politique et dans les affaires d'état, ainsi qu'un enseignement de la musique et l'étude de classiques.

En l'an 17 av. J.-C., le dernier des trois Royaumes, Paekche, fut fondé en tant que royaume confédéré. Autour de 350 ap. J.-C., Paekche émergea en une société hautement centralisée et aristocratique sous le règne du redoutable Roi guerrier, K'un Cho-Go. Dès l'avènement de Paekche, en tant que Royaume Coréen séparé, la formation des arts martiaux fut activement encouragée. Une tradition commença à évoluer selon laquelle la pratique du tir à l'arc et des arts martiaux avait lieu lors de festivals et de célébrations. Des guerriers et des hommes ordinaires y participaient, les gagnants recevaient des prix et des reconnaissances spéciales. Malheureusement, il n'y a plus de descriptions détaillées des types spécifiques de techniques ou d'arts martiaux exploités lors ces premières compétitions.

Les guerriers de Paekche s'entraînaient en équitation, en tir à l'arc et en maniement de l'épée. De plus, la formation du guerrier Paekche imposait qu'il acquière des compétences dans une forme de combat sans arme connu sous le nom de Soo Sool. Selon des archives historiques de cette période, le maître instructeur des guerriers Paekche, Hai Dong Un Ki, fut reconnu pour son aptitude à employer ses mains comme des épées puissantes et il enseigna cette méthode de combat à ses étudiants.

Au cours de l'entraînement, deux étudiants s'engageaient dans des techniques de défense et d'attaque. Selon une description de cette méthode, un livre d'histoire énonçait que, si l'un des étudiants était déficient dans l'application d'une technique de défense, alors cet individu pouvait être blessé sévèrement par cette attaque. La blessure permanente ou même la mort pourrait en résulter. Inutile de dire, que ces guerriers ne devaient jamais négliger ces techniques de défenses lors de leur entraînement. Ce type d'arrangement entre deux partenaires adversaires que ce fait historique semble décrire ressemble aux types d'entraînement qui est employé aujourd'hui dans le Kuk Sool Won pour l'entraînement à main vide et aux armes.

Historiquement c'est le Royaume de Silla qui a fini par devenir le plus important des trois Royaumes. Pendant le règne du Roi Mun-Mu, considéré le plus grand de tous les souverains de Silla, le Général Kim Yu Shin (595-673 ap. J.-C.) établit les fondations pour l'unification éventuelle de la péninsule coréenne en 688 ap. J.-C..

Parmi plusieurs anecdotes historiques sur ce guerrier célèbre, une des plus notable parle du jeune Kim tombé amoureux d'une fille kisaeng (une courtisane), nommé Chong Gwan. Par conséquent, le jeune guerrier commença à négliger son entraînement des arts martiaux. La mère apprenant la liaison et l'effet qu'il avait sur la formation de son fils, (elle sentait que son fils compromettait son avenir et négligeait ses responsabilités par la fréquentation d'une jeune fille roturière), le punit et lui interdit toute fréquentation avec la jeune fille.

Kim Yu Shin, par respect de la piété filiale (comme énoncé dans le 2ième précepte du code d'éthique du Hwarang Do), n'eut d'autre choix que d'obéir au voeu de sa mère. Mais, tard un soir, Kim, épuisé tomba endormi sur le dos de son cheval blanc favori, par habitude, l'animal porta le guerrier endormi à la demeure de la jeune fille.

Quand Kim se réveilla en sursaut et réalisa où il était, il essaya de faire tourner le cheval et retourner à la maison, mais le cheval (croyant être revenu à la maison, prêt à se reposer et à manger, et non à voyager) refusa de bouger. Kim, possédé d'une grande rage, décapita aussitôt son cheval avec un seul coup de sa lourde épée de bataille. Par la suite, il fuit alors vers le sanctuaire et la solitude d'une grotte de montagne pour méditer et purifier son esprit par l'entraînement.

Selon la légende coréenne qui raconte cette histoire, les dieux furent si émus par l'esprit de Kim Yu Shin et son dévouement, qu'en récompense de son entraînement diligent, une silhouette divine apparut, le félicitant et lui présentant une épée gravée et plusieurs textes spéciaux. Selon la légende ces cadeaux spéciaux permirent à Kim Yu Shin d'unifier la nation. La fille qui fut l'objet de l'affection de Kim et en fait son premier amour, ne se maria jamais, mais devint plutôt une religieuse bouddhiste. Après sa mort, un temple bouddhiste (le temple Chon Gwan) fut bâti sur le site de sa demeure pour l'honorer. Le site du temple existe encore sur la pente nord-ouest de Nam San, en la demeure ancestrale de Kim Yu Shin.

Malheureusement, après l'unification des trois Royaumes sous l'autorité Silla, la pratique des arts martiaux (qui avait été si nécessaire) tomba en période de déclin. Bien que cette période de paix, qui suivit l'unification, et l'influence du Bouddhisme furent bienfaisantes pour le peuple coréen, ils furent dévastateur pour la pratique des arts martiaux coréens par la plupart de la population.

En 918, un complot militaire mené par le Général Wang Kon (qui croyait être le successeur légitime du précédent Royaume de Koguryo et qui raccourcissait ce nom pour appeler son propre état Koryo), après l'emploi d'une politique d'amitié avec Silla, renversa le Silla unifié et le remplaça avec le Royaume Koryo. C'est de ce nom, Koryo, d'où vient le nom actuel de la Corée. Encore une fois, une période marquée par l'érosion et le déclin de l'esprit martial, l'armée prit en charge le pouvoir de la nation.

En 958, afin de pouvoir assurer la balance du pouvoir nécessaire entre l'armée et les fonctionnaires civils, le Roi Kwang Jong établit le Kwa Kuh, un examen civil national, tant pour les guerriers que pour les gens instruits. D'où naît la nomination de gens instruits de mérite au gouvernement de Koryo indépendamment de leur milieu ou de leur lignée; c'était une menace sérieuse pour les fonctionnaires de la petite noblesse qui devaient leurs postes aux liens familiaux. Cependant, après la mort de Kwang Jong, le système se dissout et les gens instruits perdirent leur influence. En 1109, le Roi Ye Jong établit le Kuk Cha Gam (Université Nationale). Les archives de cette période indiquent qu'un cours appelé le Moo Hak, ou étude martiale, était inclus parmi les sept cours offerts.

Cependant, à cause du conflit croissant entre les officiels civils et militaires, le cours Moo Hak déclina à un point tel qu'il ne fut qu'un cours d'étude martial en nom seulement. L'étude des arts martiaux fut officiellement dénigrée par le gouvernement, ce qui poussa la pratique courante des arts martiaux par les Coréens à devenir un art secret et à devenir clandestin. Les techniques et les méthodes d'arts martiaux secrètes furent transmises clandestinement dans les familles. Le déclin de l'esprit martial et de l'entraînement des arts martiaux a contribué en partie à la prise du pouvoir par Yi Song Gye et le contrôle du trône par la force militaire, ceci a marqué la chute du gouvernement de Koryo et l'établissement du début de la Dynastie Yi (1392-1910).

Au début de la Dynastie Yi il n'y eut que peu de changement dans la structure politique elle-même, seulement dans l'autorité royale. Les aspects socioculturels de la dynastie Yi furent étroitement calqués sur la civilisation Koryo qui l'eut précédé. Yi appela sa dynastie Choson, d'après le premier royaume coréen et déplaça la capitale du gouvernement à Hanyang. Hanyang était situé sur le site de Séoul et depuis Yi Song Gye jusqu'à aujourd'hui, Séoul a été le centre social, économique et politique de la Corée. Yi Song Gye, conscient du rôle de la force militaire, dans sa prise de pouvoir et de la menace d'un coup d'état imposa des restrictions encore plus serrées sur la pratique des arts martiaux par le peuple commun.

La politique non agressive de la pensée confucéenne fut promulguée à travers le Royaume par les lettres confucéennes qui n'appréciaient ni le pouvoir et les vastes possessions de terres des Bouddhistes ni les familles puissantes de la vielle dynastie Koryo. Alignés avec les principes du Confucianisme, ces littéraires neo-Confucianistes jouirent d'un traitement préférentiel en tant que gens instruits et membres de l'autorité civile, tandis que les fonctionnaires militaires et la classe de guerrier furent méprisés. Vu ce dédain officiel sanctionné, le moral des guerriers et des fonctionnaires militaires chuta dramatiquement. Éventuellement, la pratique des arts martiaux vint à être considérée une activité embarrassante voire méprisable, complètement indigne d'un gentilhomme instruit et de bonnes manières.

Le résultat final de cet état d'affaires : les japonais, voyant la faiblesse de la nation coréenne sous sa politique de "mépris des armes", envahirent deux fois la péninsule coréenne (en 1592, et en 1596, dans leur tentative de passer par la Corée pour envahir la Chine) et une fois la Manchuria (en 1637).

Lors des premières invasions de troupes étrangères maraudantes, quelque chose d'inhabituel survint. Face à l'agitation nationale et au temps ou les forces Coréennes tombèrent devant les envahisseurs Japonais et au gouvernement central en retraite, les gens de chaque classe et de chaque coin du pays répondirent à cette menace. Remplis d'un profond sens du patriotisme et d'une ferveur nationaliste, ils formèrent une sorte de milice informelle qui fut appelé Ui Byung (ou Armées de Droite) pour repousser les envahisseurs. Beaucoup de ces armées locales furent conduites par des spécialistes confucéens respectés qui possédaient une grande réputation dans leurs régions. Beaucoup de ces spécialistes (tel Kwak Chae-U qui rassembla une force guérillero dans le sud-est; Kim Chun-Il, dont les forces harcelèrent les envahisseurs japonais autour de Suwon et qui fut ultérieurement tué dans la deuxième bataille de Chinju; et Chong Mun-Bu qui vaincu plusieurs fois les Japonais dans le nord et dans les provinces de l'est central) aidèrent à conduire d'importantes attaques contre les Japonais, contribuant à leur retraite éventuelle.

Conduisant aussi ces Armées de Droite furent de vénérés moines Bouddhistes, tels So Sun Dae-sa et Sa Myong Dae-sa. C'est à la suite de telles actions que les moines Bouddhistes de Corée devinrent connus sous le nom "défenseurs de la nation." Il est répertorié plus loin que ces dirigeants de milice locale hissèrent haute la bannière du salut national et tuèrent les foules japonaises à l'aide de techniques de combat "surnaturelles". Quoique probablement exagéré, c'est une indication de la grande estime du peuple coréen envers ces forces armées guérillero de droite.

Pendant le règne de Sunjo (1567-1608), le quatorzième Roi de la Dynastie de Yi (ou Choson), un spécialiste des arts martiaux nommé Han Kyo rechercha scientifiquement les techniques secrètes des arts traditionnels de combat de la Corée et compila alors les résultats de ses conclusions dans un livre d'arts martiaux appelé le Moo-Yea Tong-Ji, ou Manuel Compréhensif des Arts Martiaux. Après avoir compilé ce volume important, il donna alors une formation détaillée des arts martiaux à plus de soixante-dix individus, pour que ces techniques, autrefois secrètes, puissent être révélées aux gens ordinaires et servir contre les envahisseurs Japonais. C'est peut être le premier exemple historiquement enregistré de ce qui pourrait être appelé un dojahng, ou "salle de formation des arts martiaux ", comme il est connus aujourd'hui.

Les invasions continues par les armées Japonaises, ainsi que le harcèlement constant des waegu (pirates) japonais, redonnèrent le respect et l'appréciation à une formation en arts martiaux. En 1790, le Roi Jung Jo ordonna à Lee Duk Moo de compiler le MooYea Dobo Tong-Ji, ou Introduction Générale aux Techniques d'Arts Martiaux Coréens. Dans son premier volume, Lee illustra l'emploi et les techniques de la longue lance, de la lance de bambou, des lances de catégorie spéciale, et l'emploi de chacune des méthodes à dos de cheval. Son deuxième livre illustra les techniques et méthodes de l'épée longue, de l'épée courte et de l'épée Japonaise. Le troisième livre de formation aux armes illustra l'utilisation de types spéciaux d'épées et leur emploi par un tireur d'épée à cheval, ainsi que des méthodes spéciales pour l'emploi du Bong Kwan, ou perche.

Un quatrième manuel consista en des méthodes et techniques employées dans le combat à main vide utilisant des techniques offensives et défensives. Il décrivit l'emplacement de régions cibles spécifiques et nota qu'en frappant ces points vitaux on pouvait, par le contrôle de la force et l'angle spécifique du coup, tuer un adversaire ou le rendre inefficace. Il prétendit de plus qu'un guerrier habile dans ces méthodes à mains vide serait capable de tuer un tigre. En fait, les techniques étaient potentiellement si mortelles et si dangereuses que, Lee avisa les instructeurs dans son livre de ne pas enseigner ces techniques à un étudiant à moins qu'il ne fut absolument sûr que l'étudiant n'emploierait pas les techniques d'une mauvaise manière.

Il fut donc suggéré, que l'étudiant devait premièrement faire preuve de ces cinq principes de caractère avant que ces techniques ne puissent lui être confiées:

1. La vertu
2. La confiance
3. L'intelligence
4. Le courage
5. La discipline


Dans le Kuk Sool Won, Arts Martiaux Traditionnels Coréens, ces caractéristiques sont considérées comme nécessaires, mêmes aujourd'hui, pour la formation avancée des arts martiaux. C'est pourquoi un haut degré de caractère moral est considéré aussi important dans le Kuk Sool Won que l'habileté physique.

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